Semaine nationale de la stérilisation en  Février

chaton ret (Small)La semaine nationale de la stérilisation mise sur pieds par l’Association des médecins vétérinaires du Québec (AMVQ) en pratique des petits animaux vise à sensibiliser la population sur l’importance de faire stériliser son animal de compagnie. Cette semaine qui a lieu à chaque année au mois de Février depuis 2013 invite les Québécois à poser un geste responsable, celui de faire stériliser leurs animaux de compagnie pour diminuer le nombre de naissances d’animaux non désirés  puis   abandonnés et euthanasiés. Les refuges débordent et les animaux sans foyer se multiplient. Si chaque propriétaire d’animal de compagnie faisait le geste responsable de faire stériliser son animal, la situation pourrait s’améliorer.

Prévention des tumeurs mammaires et infections de l’utérus

En plus de prévenir la reproduction non désirée et la multiplication d’animaux à placer, les chirurgies de stérilisation ont également des effets préventifs non négligeables sur la santé  des animaux. L’hystéro-ovariectomie qui consiste à retirer les 2 ovaires et l’utérus, si elle est pratiquée avant la première chaleur,  prévient les tumeurs mammaires dont 50% sont malignes chez la chienne et 80% chez la chatte.

Aussi, l’incidence de la  pyométrite (infection grave de l’utérus qui nécessite une stérilisation d’urgence) devient nulle après la stérilisation. La pyométrite survient fréquemment chez les chiennes et chattes plus âgées n’ayant pas été stérilisées. L’utérus se remplit alors de pus et entraîne chez la femelle un état septique pouvant mener au choc et à la mort s’il n’est pas pris en charge rapidement. Le traitement de la pyométrite consiste à stabiliser la patiente avec des fluides intra-veineux et des antibiotiques puis à passer le plus rapidement possible en chirurgie pour enlever l’utérus rempli de pus  et les ovaires. Les risques lors de la chirurgie d’une patiente avec pyométrite sont de loin plus élevés que la stérilisation d’une chienne ou chatte jeune et en bonne santé et le rétablissement est plus long et parfois compliqué. Ceci, sans compter les coûts qui ne sont pas du tout les mêmes.

Prostate, adénomes des glandes péri-anales et tumeurs testiculaires des chiens

Les chiens mâles non castrés risquent de développer des problèmes de prostate avec l’âge. L’hyperplasie bénigne  de la prostate (augmentation de volume de la prostate) survient très souvent chez les chiens mâles non castrés. Il s’agit d’un problème relié à l’exposition aux hormones sexuelles mâles. La condition peut être asymptomatique ou se manifester par une difficulté à déféquer ou à uriner vue la grosseur de la prostate. Un écoulement de l’urètre sanguinolent ou du sang dans l’urine attire généralement l’attention du propriétaire.

Les kystes prostatiques  sont souvent associés avec l’hyperplasie bénigne de la prostate. L’hyperplasie bénigne de la prostate et les kystes prostatiques prédisposent aux prostatites. La prostatite qui est une inflammation et infection de la prostate, occasionne de la  douleur et du sang dans l’urine ainsi que de la difficulté à uriner et/ou à déféquer.

Le diagnostic des troubles de la prostate se fait par un ensemble de tests dont le toucher rectal lors de l’examen physique, l’analyse urinaire, les radiographies et l’échographie de la prostate. Le traitement comporte la castration et, dans les cas des prostatites bactériennes, une antibiothérapie.

Les adénomes des glandes péri-anales (plusieurs petits nodules autour de l’anus qui devient très proéminent comme un beigne) et les tumeurs testiculaires sont d’autres conséquences des hormones mâles du chien non castré, sans oublier le comportement de fugue, de marquage urinaire  et parfois d’agressivité.

Chats mâles : odeur et bagarres

Quant aux chats mâles sexuellement matures, l’odeur de leur urine imprégnée d’hormones vous convaincra sans aucun doute de la nécessité de la castration ! Il faut castrer matou avant qu’il ne répande cette fragrance partout dans la maison afin de marquer son territoire. Le chat mâle castré sera également beaucoup moins impliqué dans des bagarres de rue!

Lapin lion head ret (Small)Les lapins et lapine aussi doivent être stérilisés

Les lapins, mâles ou femelles, devraient aussi être stérilisés vers l’âge de 4 à 6 mois. Les lapins mâles auront tendance à marquer leur territoire et à devenir plus agressifs à maturité sexuelle. Quant aux lapines fertiles, elles ont une forte tendance à développer des adénocarcinomes de l’utérus (cancer malin). Les jeunes lapines de 1-2 ans vont aussi parfois faire un anévrisme utérin qui se manifeste par des saignements utérins importants et une anémie menant au décès si la lapine n’est pas stérilisée d’urgence.

Autres petits mammifères

Pour ce qui est des autres petits mammifères, s’ils sont gardés seuls, la stérilisation élective n’est généralement pas requise s’il n’y a pas de pathologie reproductrice ou comportementale particulière. Par exemple, un chinchilla fera la plupart du temps très bien sa vie sans complication reproductrice s’il n’est pas stérilisé puisqu’il n’est pas particulièrement connu pour développer des maladies du système reproducteur. Si mâles et femelles sont gardés ensembles et que la reproduction doit être empêchée (ex. cochons d’Indes ou rats), la stérilisation des mâles sera favorisée puisque leur stérilisation est moins invasive que celle de la femelle. Les petits mammifères étant plus fragiles à l’anesthésie et aux  chirurgies, il faudra évaluer les bénéfices en fonction des risques dans la prise de décision.

oeuf cockatiel ret (Small)Oiseaux

Les oiseaux femelles pondeuses chroniques qui risquent de développer des complications par des oeufs retenus pourraient théoriquement bénéficier d’une stérilisation  bien que cette procédure soit encore peu répandue chez l’espèce aviaire. Comme leurs ovaires sont localisés très près de la colonne vertébrale, l’accès est limité et la chirurgie très délicate et non sans risques sera généralement réservée aux oiseaux de taille moyenne et grande et n’est pas recommandée de routine en simple prévention. Des traitements hormonaux existent pour ces cas et sont souvent efficaces à court terme (implants de Desloréline (Suprélorin) injectés sous la peau ou injections intra-musculaires d’Acétate de Leuprolide (Lupron)).Des modifications dans l’environnement de l’oiseau peuvent aussi aider à diminuer le problème de ponte, bien que chez certaines femelles, la condition soit difficile à résoudre et récurrente de façon saisonnière ou à l’année.

Reptiles

iguane ret (Small)Parmi les reptiles, les Iguanes sont parfois stérilisés (problème d’agressivité chez les mâles ou problème d’œufs retenus chez les femelles). La complexité de la chirurgie et les risques anesthésiques en font une intervention utilisée au besoin seulement.

Une question de responsabilité dans la société

En conclusion, un citoyen responsable doit évaluer avec le vétérinaire les besoins en matière de stérilisation pour son animal. Il revient au maître de prendre en charge la gestion de son animal en société et cela commence par la stérilisation pour diminuer la présence d’animaux errants, les bagarres entre chiens dans les endroits publics et les cas d’agression entre chiens ou chats. Certaines municipalités ont une législation établie en ce sens pour rendre obligatoire la stérilisation des chiens et/ou chats sur leur territoire et ceci est certainement une avenue à considérer (en excluant bien sûr les reproducteurs d’élevage).

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